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ROMAN DeIbRUt"

PAR WAGE

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AVEC VV COMMENTAIRE ET DES HOTES

TOME SF.COND

ROUEIX

ÉDOVARD FRÈRE. ÉDITEUR

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ROMAN DE BRUT.

TOMB II.

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Alt di

M roi dlrli

Quant la grant feste fu finie,

T^a cors se fust tant départie ,

Pascent , un des fils Yortiger ,

Par paor d'Ambi<oise et douter , W 8390 ^î^"

Gales et Bretaigne guerpi , 4m mcoi

Vers Alemaigne s'anfui ,

Homes porcaça et navie

Mais n'out mie grant compagnie,

£11 Bretaigne nort ariva

Yilcs destruit, tcres gasta,

Mais longues ester ni osa ,

Car li rois vint qui laii cliaça W

(a) Par paour d*Aareli et d*Uther. {b) Mss. da Roi « ^ , Cangé i

(Mt. du Roi , 7515 '• s* , Colb.) r An., 171 , B.-L. ; f*a Roi , 75» >* *%

Por péor d*Aarèle et d*Uter. Colb. (Ms. da Roi, 73, Cangé.)

U.

LI ROMANS

Quant Pascens fu à la mer,

N'osa dont il vint passer , S4o

Tant corut à sigle et à nage

En Irlande vint al rivage;

Al roi de la terre parla,

Son estre et son besoing mostra.

Tant a Pascens le roi proie

Et tant ont entr*ax consillië,

Ce disent que mer passcroient

Et as Bretons se combatroient,

Pascens por son père vcngier

Et por s'irité calangicr j ' $410

Li rois por querre vengement

De cels qui Torent novelment

Lui venqu et sa gent robée.

Et la Karole à als portée.

Pris se sunt andui par fiance

De querre à cascuns d'als venjance. *

Od tant d^esfors com avoir poi*ent

Passèrent mer et bon vent orent ; (^)

En Gales sunt tuit arivé

Et en Mencve sunt entré. W afso

Meneve crt lors cité bêle

'Galengier,chalangicr, (0)Pas9érent mer, quand bon disputer^ réclamer son héH- vent orent.

( Ms. da Roi , 78 , Canfé. )

(6) Ms. du Roi, 73 , Cangé. Ih ont engagé leur foi de se Notre ms. portait :

iage

venger l'un el t autre. Et en Saint Ordre rant entré.

DE BRUT.

Que Ton or saint David apèle. ' Li rois Ambroise languissoit, A Guincestre ert se gisoit; Engroutés ert^ longement jut Qu'il ne gari, ne ne mouiiit. Quant il ot de Paseent Et del roi d'Irlande ensement Qui en Gales venu estoient , Et sa tère gaster voloient , Uter son frère i envoia N'i pot aler, ce li pesa. A Uter dist qu'il les quésist Et que od els se combatist. Uter a mandé les barons Et tos les clievaliei^s somons. Tant por la longe voie aler Et tant por la gent aùner (^) Mult de'mora , long terme mist Ains qu'il en Gales parvenist; Endementres qu'il demora *

Ambroifli

•BYOltt «Ott i

Vter coBi les Sajcoa

S<3o

84<o

■SaiBt-David, hameau du pays de Galles dans le Penibro- i[e8hire; il s'appelait Menew ou Menevia^ dit Gibson^t. ii , p. 7&0 de sa traduction de Cam- den ; les Bretons le nommèrent Ty Dewi , c'est-à-dire maison de David , parce que l'Évéque y transporta son siège. Nous a?ons déjà parlé de Saint-David , t. i , p. 127 , note 2.

(a) Tant por la longue voie aler.

Et tant por la gent aTOoer. ( Ms. du Roi , 73 , Cangé. ) Avouer , appeler , réunir ; ( advocare. ) Ce motn*est pas dans les glossaires.

A U n e r , rassembler» Yoyei 1. 1, p. 165 et 341.

* En dementres , tandis que , pendant que ; du latin « interea » , suivant Roquefort , au mot dementiers, ende- mentiers.

Ll ROMANS

PMcent

IcmpoiaoDoer Ambrosias.

Et Appas à Pascent parla ; Païens ert , de Sessone nés Qui niult cstoit enloçonés. De niëcines se faisoit sages Si savoit parler mains langages; Fel estoit et de maie foi : Passent, dist-il eu son sccroi. Tu as pièce le roi haï , Que me donra se jo l'ocis ? Mull , dist-il , te donrai , W Ne jamais jor ne te falrai ^ Se tu ta parole acomplis Que li rois soit par toi ocis. Ne jo, dist-il y plus ne dément; Ensi firent lor conveneut, Passent de mil livres doner^ Et cil del roi empuisoner. Et Appas fu mult engignos Et de parler mult convoitos. W De dras moniax se vcsti ^ Corone fist, si se toudi Comc moines res et tondus ^ Et corne moines revestus.

H59

8460

* Tuas haï le roi^ depuis long» /emp«.— Pièce, pieça, voir t. I, p. 132—133, et le Glossaire de Hoquefort.

{a) Mil livret, dlit-il, ta donrai, ( Ma. c&a Roi , 73, Cangë. ) (6) De mal i*ngien et malartona. ( Ms. du Roi , 7516 >• >• , Colb. ) Et du Targent Ai convoiteua. ( Ms. da Roi , 73 , Caogé. )

DE BRUT.

Od contenance monial

Est aies à la cort roial ;

Trichicrre fu , mires se fist ,

Al roi parla, si li pramist

Qu'en brief terme le feroit sain ,

S*il se voloit mètre en sa main; 8470

Tasta al pous et vit Torine :

Bien set , ce dist , de mal Tonne , W

Bien le sarai mcdeciner.

Qui déust tel home doter?

Li gentis rois garir voloit,

Si com cascuns de vous voldroit. (*)

Navoit doute de traïson,

Es mains se mist h cel félon.

Et cil li a puison donée

De venin totc destemprëe; 8481

Puis le fist chaudement covrir

Et jésir en pais et dormir.

Dès que li rois fust escausfés

Et li venins et cors mellés

Dex , quel dolor ! morir lestut.

Mais quant il sot que morir dut

A ses homes dist qu'il gaitoient W

« Menteur/lit Ji fit semblant je sais bien Vorigine Humai,

4*éirt médecin. a»t-H dit,

{a) Bien set, ce dit , del mal më- (*) ^^^ chascans de noi feroit

i^ine^ ( Ms. du Roi , 73 , Cangé. )

( Ms. du Roi , 73 , Cangé. ) ^^^ ^ ^ hommes dist qui r gar

' doicnt.

// tdta le pouls , il vit l'urine : (M», do Ste-Gen. , Y , f. , 10.)

Ll ROMANS

Si voirement com il Tamoient , Qu à Stanliege son cors portaissent Et iloc cicdcns l'entcraissent. Ensi fu mors, ensi fini Et li traîtres s'anfui.

•<y>

Uler

•accéda

à son frère p

et triomphe

> cc« eDoemis.

Uter fu en Gtnies entrés , A Menece ot Irois trovés. W Une cstoile est dont aparue Qui as pluisoi^ gens fut véue, Cornant od non, solon clergie,W Muement de roi sénéfie, ' Clerc estoit mervillosement Si jetoit un rai solement. Un fu qui de cel rai issoit Figure de dragon portoit , De cel dragon dui rai issoient Qui par la gole fors sailloient; Li rais sor France s'estandoit De si qu'à Mont-Giu luisoit. ^ Li autres vers Irlande aloit , Et en set rais se devisoit ; Cascuns des set rais luisoit cler Et sor la terre et sor la mer.

S5oo

SSio

(a) A M cnéve ot Irois troves.

( Ms. da Roi , 73, Cangë.) Voir plu» haut, p. 3, note 1.

(k) Comble* ot non wflonc (Ilorgio. (Un. du Hui, 7a,(:iinK<^. )

' Muement, ckamgement, » Deux rais ioHaitnt de In

gueule fie ce Hmgon. ^Mont-Glu, h mnnt Sninh

Dernmd. Voyc« 1. 1 , p. 138.

DE BRUT. y

Del signe qui fu tex vëus

Fu li pueples tos comméus.

Uter forment s'en mervilla

Et mervellés s'en csfrëa.

Merlin a proie qui li die

Que si fais signes sénéfie;

Et Merlins mult se contorba^

Dol ot au coer, mot ne sona. '

Quant ses espëris repaira, '

Mult se plaint et mult sospira : SSao

He Dex, dist-il, com grans dolors.

Corn grans damages, com grans plors

Est hui avenus em Brctaigne.

Perdu a son bon chavetaigne;

Mors est li rois , li bons vassax

Qui de dolors et de grans max

A cesle terre délivrée

Et des mains as Paiens jetée.

Quant Uter de son frère , Son bon signor qui fines ère; SS3o

Mult fu dolans , mult s'esmaia ^ Mais Merlins le réconforta : Uter y dist-il, ne t'esmaiér, N'i a de mors nul recovrer; Esploite ce que tu as quis.

Rflpiiira , rfi»/M/.<— Qutind son esprit rm'/it/.

LI nOMANS

Combat toi h tes anemis ,

La victoire demain t^atent

Del roi d'Irlande et de Pascent. .

Demain te combat , si vaincras

Et de Bretaigne rois seras; 854o

Li signes qui fu dcl dragon

Li fist signifîcation

De toi qui es prous et hardis.

Li uns des rais , ce est uns fis ^

Que tu aras , de grant puissance^

Qui conquerra jusqu'oltre France, W

Par l'autre rai qui ça torna^

£t en set rais se devisa ,

C'est une fille dcmostrée

Qui vers Escoce ert mariée. S55o

Pluisor bon oir de li naistront

Qui mers et terres conquerront.

Quant Uter a bien escouté

Ce que Merlins li ot conté,

I^a nuit fist sa gent reposer

Et par matin les fist armer.

La cité voloit assalir ,

Mais Irois qui virent venir

Prisent lor armes, conrois firent

Et à combatre fors issirent. S56o

Fièrement se sont combatu ,

(a) Qui conquerra jus contre France.

( Mh. du Roi , 73 , Cangé. )

<?^

DE BRUT.

Mais assës tost furent venqu ,

Car Breton ocisent Pascent

Et le roi d'Irlande ansement;

Cil qui remescnt al camp vif

S'cntornèrent par mer fuitif.

Uter qui's a séus après ^

Les fist morir tos desconfès;

Tex i ot qui en escapèrent

Et en lor nés fuiant entrèrent ,

Et en mer se fisent empaindre ,

Por ce ne pot Uter ataîndi*e. 8570 Aaiteoiia

Mtmiteffr à 8tOMh«a|

Quant il ot fait tôt son afaire, Vers Guincestre prist son repaire Le miax à als de son barnage. En la voie encontre un message Qui li a dit veraiement Que li rois est mors et comment, Et li cvesque par grant cure Avoient fait sa sépulture Dedens la gaiolc as gaians, (^) Si com il dist à ses sergans S58o

Et à ses barons, à sa vie. Quant Uter ot la cose oie

' Vier qui les a suivis ^qui's 'Repaire, retour. Voyei A sétts; (qui cos lialjct sccu- 1. p. II?, tus. ) (a) Dedens la earole ai jaiani.

( Ms. du Roi, 7615^ >• , Colb. )

to \

LI ROMANS

Utor,

ittr letrftMy

fait Aire

deux dragons

pour loi Mnrir

d'^teadan.

A Guincestre s'en vint pongnant

Et H pules H vint devant ,

Cricint et braiant à hait cri :

Uter, sire, por Deu merai

Mors est cil qui nous maintenoit

Et qui le grant bien nous faisoit,

Or no mcntoicy prant la coronneM

Qui érité et lois nous clone; SS^o

Et nos, biax sire, te prion

Qui ton prou et t'onor volon. '

Uter vit que ses prous estoit Et que miex faire ne pooit , Lies fu de ce que cil li distrent Et s*emprès fist ce qu'il requistrent. I^a corone prist, rois devint, La gent ama, l'onor maintint. W Par Tonor et par déniostrance Del dragon la sénéfiance C*^) 8600

Qui prous estoit et rois seroit

{a) Or nos maintien , pran la co- rone. Que liéritcx et drol» te clone.

( Mb. du Roi , 73 , Cangé. )

■Prou, ptfJifiit avantage; (profcctus), Huivant le Clos» saire de Roquefort.

* Uter. Voyez, «ur ce pré- tendu roi , la \ic d*Artur , ex- traite de l'Histoire des AnglO' Saxons , de Sharon Turner ,

§ VI de la troisième partie de notre ana!yHe. Voir auMl Bitson , the Ufco/King Jrtur^ p. 53; Owcii , CnmbHtm bio» grftphy ; Creuzer's Symboiik , vol. VI , p. 51 S.

{h) L*enor atna, la gent maintint. (Mii.duRoi,73,Cangé.)

(c) Par cnor et par remanbrance,

Del dragon que flst dcmos-

trance. (Ms.duRoi,73»Cangé.)

f.V

DE BRUT. fl

Et oirs bien conquerans aroit ,

Fist faire Uter d'or deux dragons

Par le consel à ses barons.

L'un en fist devant soi porter

Quant en bataille dut aler;

L'autre a à Guinccstre envoie

A Tiglisc de TEvesquié. 86to

Tostans puis par cette aquoison

Fu només Uter pandagron :

Pandragon as nons en bretans,

Cief de dragon en romans.

* Uther fust mult de grant poissance

* Et en ce ot mult grant fience ,

* Ainçois que il fust coroné

* Que par seingne fust demonstré

* Que rois seroit et lieirs auroit

* Dont grant repallance seroit; 86m

* Ce li dona grant vasselage

* Et mult granment en son corage

* En sa vie vont encomplir ,

* Fut bien ou mal, ne voust guerpir

* Quar bien savoit, et vcirs cstoit,

* Que de quanque il enprandroit

* A bon chief vcndroit à la fin ^

* Si mcnçongicr n'estoit Merlin :

* Por ce ne vout onc riens douter

* Trestoz ses faiz vout achever. W 8Mo

(«) Ms. de Ste^en. , Y ,r., lo.

^' LI ROMANS

I M*î^*ii. Octa qui fius Henguist estoît,

jTifcnprt, A cui H rois donc a voit

•teni «tUqucr

^'«^ Grans tenues et grans mansions

A lui et à ses coinpaignons;

Quant il 01 que cil crt mors

Qui maintenoit les grans esfors ,

Petit prisa le novel roi ,

Loialtc ne li tint ne foi; («)

Amis et parens assambla

Ses cosins od lui Eossa; 8640

Cil dui furent maistre sor tos

Et cil dui furent des plus pros.

La gent qui Passent a maisnëe,

Qui od Uter crt escapce, W

Ont retenu en lor aïe , / Assés orcnt de conipaignie ;

La terre ont cil tôle conquise

Si corn li Ilombre le devise

Vers Escoce, de lonc, de lé,

Puis sont à Euroïc entre. gg^o

La cité cntor asaillirent

Et cil dedens se desfendirent

Que paien nulc rien n'i prisent

Mais grant gent orent, si Tasisent.

Uter valt sa cité socolre

Et ses amis dedens rescolre; 868^,

(«) Nell dut sairement ne foi. (*) La gent que P.,cen. ot «enée

{Hêi du Roi , 7515 5- »• , Colb. ) Qui à Uther ert eMbapée.

(Ms.daRoi,73,Caogé.

DE BRUT. 13

 Euroïc s'an vint esrant,

De totes pars sa gent mandant.

Del siège valt pai en partir

Si les ala manois férir : ' 8660

Asprc fu et gries li mellce;

Mainte ame i ot de cors sevrée;

Li puien orent grant vertu

Si se sont bien entreféru.

Nés porent pas Breton grever

Ne dedens , aus à force entrer ;

En sus les estut rcsortir.

Et quant s'en voirent départir ,

Cil dcl siège les porsivircnt

Qui niervillos damage i firent. 8670

Tant les ont aies porsivant

D'ores à altrcs ataignant,

A un mont les vinrent menant

Et la nuit départi atant ; M

Daniens li mons avoit nom

Auques estoit agus en som ; W

Boces i ot et grans destrois

Et environ espès coldrois.

Breton s'i sont al mont aërs

Tant d*entort et tant aentravers,

' M ftB o i s , aitssUôi , survie» Et la nuis lor Tint à itant

champ. - Voir t. 1 , p. 44 , (M» duRol,73,Caiifé.)

note 3.

(a) Et la nuis les parti à tant. (*) Auques estoit réons en son.

( Ms. du Roi , 7515 »• »• , Colb. ) ( Ms. du Roi , 7616 »• »• , Colb. >

14

LesBretOBf,

raés par leun

eoocmis ,

échappent

à U mort

lar le conwil

du comte

ComouaUlef.

tl ROMANS

Le tertre ont tôt à mont porpris, Et li paicn les ont assis Qui cicsos erent en la plaigne, Entor asîsent la montaigne.

Li rois fu à mult grant esfroi Que de ses homes, que de soi; En grant dote fu qu'il fcroient, Com faitement garir poroient. Gornois un quens Cornvalois Mult prous et saiges et cortois, Ert od le roi, forment d aage Et mult estoit tenus à sage. A celui ont consel requis Et lor afaire sor lui mis ; Car il ne féist coardie

Por perdre membre , ne por vie :

Consoil, dist-il, me demandés,

Mes consaus est, se vos volés, »

Que céléement nous armon

Et de cest tertre dcvalon ,

Noz anemis alons férir

Qui asséur quident dormir.

Il n'en ont paor, ne dotance

Que encontre als porton mais lance, W

8690

8700

Mes consaus est, etc. ; mon conseil est.

(«) Que non vers ans porlientmèt

lance. (M«. dn Roi , 73 , Ctngë.)

Que noM osions Jamais nous battre contre eux.

DE BRUT. U

Le matinet nous quident prendre ^

Se ici les volon atendi*e;

Alons à als soldéëincnt (^)

Et si ferons liardiement ,

Mar i aura ordre tenu :

Ne cor sonë, ne cri ne hu; ^ 8710

Ançois qu'il soient esvillié

£n aurons nous tant detrancië 9

cil qui nos escaperont

Mais contre nous n'i torneront.

Mais primes à Deu prometon

Que vers lui nous aincnderon ,

£t dcl pecliic que fait avon

Pénitancc et pardon querron.

Et guerpisson nos félonies

Que fait avons , totes nos vies ; S;»»

Et deproions al salvcor

Qu'il nous maintigne et dont vigor*

Contre ccis qui en Deu ne croient

Et qui ses crestiens guerroient.

Por ce ert Dex ensamble nous

Et si serons par lui rescols; ^

Et dès que De^ od nous sera

Qui est qui nos desconfira?

Par le consel que cil dona ^

(«) Et aloiift A ans céléémant * Qu*ii nous souiiettne êi nous

Se*a ferons H tas todemant. donne de la forée.

(Ms.duiloi,73,Cangé.) ^ RcscoU , retcous, #♦-

' Us se défendront mal, couru»

16 LI ROMANS

Ensi com il dist et loa ,

Ont pramis as Dex humlement

De lor vies amendement.

Dont sont arme , et à célë

S'an sont del tertre dévalé ;

Païens trovèrent tos gisans^

Tos désarmés et tos dormans.

Dont véissiés grant tuéis

Et mervillos deglavéis;W

Ventres perchicr et esfondrer^

Testes et pies et poins voler. S740

Si connue lions orgillos

Qui de longes est famillos, (^)

Ocit molons, ocit berbis,

Oeit agniax grans et petis,

Altresi li Breton faisoient , '

Povres et rices ocioient.

Par le camp furent endormi ,

Après furent si esbalii

Onques n'i tinrent plait d'armer

Ne d'iloc ne porent torner. S750

Et li Breton les déglavoient

Qui tos sans armes les trovoient

Percent ventres, percent corailles,

(«) Et merveilles dégUtëiz. Qui de longnet ett fknielleiit.

^ (Ms. de Sle-Genev. , Y, f. , 10.) ^ ^»- **" ^®* » Cangé. )

' Les Bmtons faisaient ainsi»

(A) Si come li lou» orgillcus ' G o r a i |] e S , cœut.

DE BRUT. 17

Traient boêles et entrailles ;

* furent mort tôt li païen

Ocis les ont li.Crestien. W

Li signor, qui la guerre murent,

Octa et Ossa pris i furent;

A Londres furent envoie

Et en cartre pris et loic. S760

Se aucuns del camp escapa ,

La nuit oscure le salva :

Qui fuir s*am pot, si fui,

Onques ami n*i atandi;

Mult plus en i ot lors d'ocis

Que il n'en esc»ipa de vis. ^

Quant Uterfu d*iloc tomes ^ . oîTi^iaiLj

Par Norhumberlande est passes. De Norhumberlande en Escoce, A grant navie et à grant force y S770

La terre a tote avironée Tant com ele est et longe et lëe; La gent qui estoit sans justice A tote atrait à son service. Par tôt le raine tel pais mist, Onques rois al si grant ne fist. Quant vers north ot fait son afaire

(«) Ht, du Roi, 7M6 «***, CoU>.

II.

18

Ll ROMANS

Uter, de retour I Ixiadrr* , îiit couronner 1(* {iiur le Pùquttii.

A Londre se mist et repaire ; Et H jors (le Pus(|ucs veiioit Que il coi*oiior se voloit. Dus et contes et cnstclaiiis W Et les lontains et les pi^oçains. Et trestot sou altre barnnge Sonioiit par bref et par message , Que o(l lor tenies esposoes Et od lor inaisnies privées, ' A Londres soient à sa teste , Gir muit la veult tenir lioneste. Tuit vinrent si coin il manda, Et qui femme ot si Tamena. Bien fu li feste célébrée , Et quant li messe fut cantée, Al manger est assis li rois Al cief de la sale à un dois ; Li baron s'asisent entor, Cascuns en Tordre de s*onor. Devant lui ert, enmi le vis, quens de Cornuaille assis. Lès lui fust Ygerne sa fenne, Iln'ot si bêle en tôt le règne;

8780

«79*

88oo

(a) Dos et contes et ciK^aint.

(Ms. duRoi,73,Canffé.)

* MaisniCy maison ci tous ceux qui en font partie, avons- nous dit 1. 1 , p. 138. Roque-

fort , en son Ctassaire^ au root mairnic, ajoute : la roaisnie privée comprenait les o/fl» ciers , ilomestii/ues et autres qui étaient attnchés à lu maison d'un prince.

DE BRUT. 19

Cortoise estoit et bete et sage Et iniilt estoit de hait parage,

Li rois en ot parler dm id

Et mult lot oïe loer. ^'^

Ains que il saniblant en féist. Voire assés ains qu^il la véist , L'ot il convoitie et aînée Car à mervelles ert loée. Mult Ta al inangier agardée, S'cntente i a tote tornée : S8io

Se il manjoity se il bevoit, Scilparloity se il taisoit, Totes ores à li pansoit Et en travci*s la regardoit. En rcgartiant Fi sorioit Et d'amor signe li faisoit , Par ses privés la saluoit Et son présant li cnvooit. Mult li a ris et mult elignié, M Et maint samblant fait d'amistië. 8890

Ygernc ainsi se contcnoit,

N'otrioit ne n'scondisoit : W As gasy as ris, as ccnemcns (0

(a) Mult li a ris et mult guignié. (c) Ans f^as , au» rii , aoi cene-

( Ms. da Roi , 73 , Cangé. ) «»•«»«•

( M», du Roi , 73, Cangë. )

(6) Qa*el n*otréoit ne dcsdisoit. Cencmanz, signes i (signa- (BIs. du Roi , 73 , Cajigé. ) mcntuui , signum. )

W LI ROMANS

Et as salus et as prcscns, I^ santi bien le queiis et sot Que H rois sa moillter amot; Ne foi ne li portcroit Se/il en aise la tenoit. De la table ii il sist, sailli, Sa fcme prist, si s*anfui. SS3o

Ses coinpiiiguons a apclcs, Al ccval vint y si est montés. Li rois après li a mandé Que li fait hontagc et vilté Qui sans congié va de sa cort, Face li droit, arière tort, Et se il de ce se deflalt Desfié Ta quel part qu'il ait; Ne se puet mie ù lui fier S'il ne valt mie retorner. S64o

De la cort ala sans congié Et li rois la mult manacié. Mais li quens à petit le tint, Ne sot pas ce que puis l'en vint. En (^ornuaille reverti , Deus castiax a voit, si's garni. Sa feme mist en Tintaiol Qui fu son père et son aiol. Tintaiol estoit desfensables, N'estoit de nule part prenables: 8S5o

De faloise ert clos et de mer ' Qui sol la porte puet garder;

DE BRUT.

SI

Mar ara doute , ne regart

Que hom i entre d^autre part. W

Li quens a Ygeme enclose; En autre liu melre ne Tose

fiiltUg*

4eConioa

(a) En Cornewaille revertist. DenschasipU oaU ioeUgarnitt, Sa femme mitt à Tintagel Qui fta A son père et ù ^n aêl. Tintagel ert ben dérensable, N'esteit par nal engin per*>

nable , De dléise est clos de mer Qai soal la porte put garder.

(Ms. du Collège d* Armes , h Lon- dres, n* XIV, f. B4, V* col. r«, Y. 35. clt^ p.ir M. Fr. Michel, t. Il , p. 101, de son Tristan^ Recuf'il de ce qui reste des poè- mes rclatirs A ses aventures ). Londres, 1H3&, post 8"* , a vol.)

A propoH de Ti nia gel ou Tin» iahit dan.H le Dictionnaire topo- graphique du pays de Galles , imrLc^vis, vol. iv , p. 311 , on lit ce qui suit : « Tlntagcll , a parisli in thc hundrcd of Lcsncwth , county of Cornwall... tlic parisli is iMundcd by tlic Rristol chnn- ncl on thc north , ^licrc , partly on a stupcndous crag. almost surroundcd hy thc sca , and partly on thc lofty and prêtai pi- tous oliff of thc main land , are thc vénérable reinains of King Artur*8 Castle , scparated in two divisions by a frightful chasm thrcc hundrcd fcct dccp. »

Ce château de Tintai^cl eut, en effet, uue grande célébrité dans

les romans de la Table-Ronde; Arthur y tenait qaelqaefois sa cour ; dans le Romande TrMan « c*est la demeure du roi Marc de Cornouailles et d'iseult. Voici la description , en vers , de ce chAtcau, que doua lisons dans un des fra^mons de ce p4ième cé- lèbre, publiés par M. Michel, dans le Recueil indiqué plus haut , t. Il , p. 91—95.

Tillagcl esteit un cliastel Ki uiult par ert (e) fort e bel. Ne cremont asalt ne engin lii

vaile , Sur la mer en Cornnaile, La tur qu*erre fort e ( mnlt )

grant. Jadis la fermèrent j<^ant. De markc sunt tut li (|aarel Asis , e vint mnlt ben e bel. Escliekerex esteit le mur Si cnm de sinopre e de axar ; £ nex al cliastel esteit une

porte , Ele esteit hele e grant e forte , Ben serreit le entrée et le issue Par dous prudomes défendue.

Li leus ert beus e délita blés, Li pais bons et profitables. Et si Al jadis a pelez Tintagel li Chastel-Fiei. Chastel-Faï Ai dit k droit, Kar don faix le en se perdeit

22 Ll ROMANS

Que toloitc n'i soit et prise , Por ce Fa en Tintaioel mise. Et il mena ses soldiers

Et le plus (le ses chevaliers 8860

A un cnstel fort que il ot Qui le plus (le son fîu gardot. Li rois sot (|u'il se garnissoit Et qu'il (le lui se desfendroit. Tant por le conte guerroier, Tant por la contesse aprouchier. Sa grant gcnî a tote assaniblc Et Peve do Tanihre a pass(». ('') Al casU»! il li qucns (Tt vint, - Prendre la vaut , mais il se tint 8870

Et il i a le siège mis. Une semaine i avoit sis Que il ne pot le rast(îl prendre, Et li dus ne se voloit rendre, C'.ar le roi d'Irlande ataiidoit - Qui al socor venir devoit. Li rois haï le demorier. Si li a pris à anoier, I/amor Ygerne le hastoit Que il sor tote rien amoit. ' 888d

Ulfln, un sien baron priv(S, A privé(îment apel(; :

{a) L*eve de Cambric a passt*. > Qu'il aimaii pnr^esêuê toute

(Mft.duRoi,75l5 3s*,Colb). chose, -^SoT tote rien.

DE BRUT. M

Utfin f dist-il , conselle moi ,

Tôt mon consel ai mis en toi;

L'amor Ygerne m'a sopris

Et tôt m*a vainqii et conquis.

Ne puis aler^ ne puis venir ,

Ne puis villier^ ne puis dormir ,

Ne puis lever y ne puis colchier.

Ne puis boire y ne puis mangier 8890

Qqe d'Ygerne ne me soviegne,

Mais ne sai comment jo la tiegne.

Mors suiy se tu ne me conselles :

O roi, ce dist Ulfins, mervelles.

Le conte avcs grève de guerre

Et à escil métcs sa terre

Et lui cloés en cest castel,

Quidiés qu'à sa- famé soit bel. (<»)

Et sa feme et lui guerroies, * ,

Ne sai pas comment vous Taies. (*) 8900

Ne vous en sai consel douer,

Mais faites Merlin demander

Qui de fort art est en bon us W

Et il est en ceste ost venus;

Se il ne vous set consillicr,

Nus ne vous en poroit aidier.

(a)Mi. du Roi , 73 , Cangé. (6) Sa famé aroei loi gnenoira , Notre nis. |M>rtait : We sai consoil , con yos l'alei.

Quidiés à 8a feme toit bel. (M*- <*" ^^^ '* ' Cangé.)

CroxeZ'VOtiS ainsi plaire à sa (c) Qui de maint art e«t anbéua. femme f ( *•*• ^" ^®* » '' » Cuigé. )

24

LI ROMANS

roi fait Tenir

Merlia « loi H* mande

coascil.

Li rois, par le consel Ulfin, Fist mander et venir Mei*Iin. Tôt li a son besong mostré Et puis li a inei'ci crié , i^') Que son consel li cloint s'il puet^ Car sans confort morir Testuet Se crYgerne son bon ne fiiit. Mais quiere et porcace qu'il Tait, Del sien li donra mult, s'il velt. Car niult a mal, et nuilt se delt : Sire, dist Merlins, tu Taras, por Ygcrne ne inorras; Tôt t'en ferai avoir ton bon, niar me donra rien del toii. Mais Ygcrne est forment gardée Et en Tyntaiol enfermée. (*) Li castiax est mult bien fermés Et de vitailles asasés. ne sera pris par esfors De nul siège qui tant soit fors; Bien seroit l'entrée et l'issue Par deus bons homes dcsfandue ^ ' Mais jo enterrai bien dedens Par noviax médecincmens.

8910

8990

8980

{a) Proie Ta et merci crie.

( Ms. du Roi , 73 , Cangë. )

{à) An Tintaioel est ansarréc. ( Ms. du Roi , 73 , Cangé. )

' H est à remarquer que rcs deux vers se trouvent root pour mot dans le poème de Tristan » cité plus haut, page 21, note (a).

DE BRUT. 3*.

Figure d*ome sai muer

Et Tun en Tattre retorner ;

L*un fas bien à Paître sambler

Et l'uns fas bien si Taltre per;

Le coi*s, le vis, la contenance

Et la parole et la samblance

Que li quens a de G)rnuaille

Te ferai bien *a voir sans faille.

Que t'en teroie jo lonc conte ?

Tel te ferai comme le conte, 8940

Et joy qui avec toi irai y

La samblance Bertel prandrai;

Et UlOns qui od nous sera

Del tôt Jordain resamblera;

Li quens a forment ces deus chiers

Et sont si prive* consilliers.

Ensi pues entrer u castel

Et tôt acomplt ton avel : '

n'i sera aparcéus

N